Vaste sujet dont vous entendez beaucoup parler en cette période : la Détox !
Tout le monde s’y met, du magazine féminin non spécialisé aux plus grands lobbyistes.
La détox de printemps : pourquoi et comment la faire selon les préceptes naturopathiques? De manière générale, nous infligeons à notre corps bon nombre d’assauts divers et variés, susceptibles d’encrasser notre organisme, de provoquer des lenteurs d’élimination, voire de complets blocages des rouages. Les filtres du corps qui évacuent les déchets et que sont : le duo foie/vésicule biliaire, les intestins, la peau, les poumons, les reins s’encrassent, et comme les filtres d’une voiture, il faut les nettoyer, à défaut de pouvoir les changer ! On le sait, le mode de vie actuel basé sur la précipitation ne nous aide pas. On mange vite, parfois mal, on n’a pas le temps de s’asseoir, on dort peu, on switche volontiers la « pratique sportive » et on n’entend même pas qu’on est fatigué.
De plus, on sort de l’hiver. Cette période de l’année, où l’on se replie sur soi-même. Le froid et le manque de lumière nous emmènent à ce bon vieux geste archaïque, inscrit dans notre mémoire collective : rester au chaud et manger plus roboratif. Et en soit, vous avez raison d’en profiter. S’il y a un moment où il faut ralentir, c’est en hiver.
Mais alors, pourquoi parler de détox de printemps ? Ou plutôt, pourquoi faire une détox maintenant ?
Avez-vous remarqué que l’envie de ressortir de notre tanière se fait sentir depuis Février?
Parce que disons-le bien, l’Homme est un être de mouvement. Le repli va un temps, mais il limite en terme d’espace, et l’énergie accumulée dans les plats et sous les couvertures demande à être utilisée.
A cette époque de l’année, au printemps, les végétaux traversent le sol, et grimpent vers le ciel, nous donnant à voir de jeunes pousses. C’est d’ailleurs de ces embryons concentrés, que l’on tire les macérats en gemmothérapie. Les plantes concentrent leur sève gorgée d’énergie pour créer des tissus et faire croître le végétal. Il s’épanouit en allant vers l’été.
C’est pareil pour nous. Nous avons accumulé (normalement) de la Force Vitale pendant l’hiver. Elle se remet à circuler, alors que la lumière augmente, pour nous donner un nouvel élan pour les beaux jours.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une bonne partie de la synthèse nécessaire au renouvellement tissulaire demande du travail à notre foie.
De plus, si notre alimentation a été un peu plus riche et lourde à digérer, notre corps doit aussi se débarrasser des déchets métaboliques des 6 derniers mois. Pour ajouter à cette difficulté, le foie doit aussi gérer les assauts toxiques extérieurs. Notamment les médicaments, les particules chimiques de toutes sortes, les pollens pesticidés. Les allergiques saisonniers le savent bien!
Notre foie a donc un rôle de détoxication majeure. Et ces fonctions ne sont pas exhaustives. On peut en trouver beaucoup d’autres. En fait, vous l’aurez compris, la détox de printemps doit nous permettre d’aider notre corps à éliminer, pour mieux construire et s’épanouir ensuite.
Cependant, il y a différentes façons de mener une détox car tout le monde n’est pas forcément en capacité d’effectuer des détox chevronnées à coups de litres de tisanes Karcher et autres semaines de disettes.
Donc : à chacun sa détox ! Si elle n’est pas menée avec un naturopathe, qui aura pu faire le point sur votre état de santé, préférez plutôt consacrer du temps à une détox de printemps douce. Elle ne vous fatiguera pas en moins de 2 secondes.
Si vous ne pouvez pas prendre de congés, si vous faites un travail, qui vous empêche d’aller facilement aux toilettes quand vous voulez, si vous vous sentez le moral bas, si vous passez par une période difficile, et que vous ne voulez pas forcément faire appel à un thérapeute, veillez à choisir une détox de printemps DOUCE ! Vous serez sûrs de pouvoir vous y tenir, sans vous traumatiser, et apprendre comment on peut mettre en place des journées aléatoires de détox au cours de l’année (idéalement à l’intersaison, ou après une période d’excès).
Et si vous tenez vraiment à pratiquer l’expérience du jeûne, faites-le dans un cadre serein, pendant une vraie période de repos, accompagné de professionnels expérimentés, qui veilleront à ce que toutes les conditions soient réunies pour vous. Ne vous lancez pas forcément seuls chez vous.
Voici 5 conseils à réaliser conjointement pour effectuer la détox de printemps, douce et facile à mettre en place. Sa durée idéale est de 3 semaines.
1 – Consommer des légumes en grande quantité! Le légume est le compagnon le plus efficace. Pourquoi ? Les légumes, préférés de saison, bios ou issus d’agriculture paysanne et de circuits courts, sont remplis d’antioxydants : vitamine C, polyphénols, flavonoïdes, lutéine, astaxanthine, anthocyanines… Toutes ces molécules entrent dans le processus de détoxination du foie. Elles activent des enzymes responsables du processus. Sans elles, le corps prendra ce dont il a besoin ailleurs, mais aura des difficultés majeures à effectuer son travail. Une personne dont les apports de légumes représentent la moitié de l’assiette toute l’année n’aurait presque pas besoin de se détoxifier. Or, on le sait, ce n’est parfois pas si facile de trouver du légume ou de savoir le cuisiner, notamment en hiver. Les apports sont plus faciles aux jours ensoleillés où on trouve beaucoup plus de variétés faciles à manger crues, telles que la tomate ou le concombre. Cependant, il est nécessaire d’en consommer toute l’année, quoi qu’il advienne et encore plus quand vous rentrez en phase de détox. Nous arrivons au printemps et comme le hasard n’existe pas, nous trouvons sur nos étals des légumes susceptibles d’accélérer le processus : ce sont eux qui possèdent des composés soufrés indispensables au travail du foie notamment. Ainsi vous aurez tout à gagner en mangeant plus de légumes pendant votre détox de printemps, mais vous y gagnerez encore plus en ajoutant de l’ail, de l’oignon nouveau et tous les types d’alliacés type cébettes, échalotes, mais aussi notre bon vieux poireau et la ciboulette. Vous en trouverez aussi dans les légumes crucifères, soit tous les types de choux qui existent sur le marché. Les légumes racines en contiennent également comme le radis noir, le céleri rave ou la betterave. Et enfin, et non des moindres pour les palais délicats, vous trouverez du soufre dans les asperges et les artichauts. En pratique : la moitié de chaque assiette au moins doit être des légumes, crus idéalement, en jus, ou cuits à vapeur douce. N’oubliez pas les précieuses graines germées : une poignée par assiette.
2 – Introduire des journées végétales seules Le foie n’aime pas les repas compliqués. Plus il a de molécules nutritionnelles dans l’assiette, plus son travail est colossal. C’est pour cela que les repas de Pâques sont intéressants sur la plan convivialité, mais un peu moins pour la détox. S’il n’arrive pas à faire son travail de digestion et d’élimination, il est intelligent, il va stocker, notamment vers le tissu adipeux. Cependant, nous cherchons justement à lui permettre de prendre du repos pour décharger l’organisme des déchets et nettoyer les cellules. La solution est de lui proposer des repas extrêmement simples, et donc de mettre le système digestif au repos. Ces repas peuvent se résumer à des végétaux uniquement sur une, deux, trois journée consécutives, au milieu par exemple des trois semaines. Moins occupé à digérer, ou produire de la bile pour les sucres et les graisses, le foie pourra se consacrer au nettoyage de l’organisme. En pratique : Au petit déjeuner : Fruits frais + 3 noix du brésil ou smoothie avocat/pomme/graines + eau de coco ou eau Au déjeuner : une salade composée de légumes variés, de graines et graines germées (ajouter huile d’olive et de colza et du citron), y mettre des légumes cuits, le mélange des deux est délicieux! En collation : fruits frais ou cuits + une tisane de romarin Au dîner : une salade composée avec des graines germées et un plat de légumes cuits, ou de soupe à l’ail, ou une soupe bien épaisse. Ces journées végétales peuvent se pratiquer sur 5 jours maximum, afin de ne pas générer de carences nutritionnelles. Si vous avez peur de ne pas tenir sur une journée, commencez sur 2 repas, ou uniquement le soir.
3 – Utiliser une bouillotte chaude! Le foie travaille à la chaleur. C’est un organe, qui en demande beaucoup, aux alentours de 39-40°. Ceci s’explique par le fait qu’il draine énormément de sang. Il effectue d’ailleurs un nettoyage de ce dernier. Le sang chargé des déchets des membres inférieurs arrive à lui par le retour veineux. Le sang est attiré par la chaleur. Vous le constatez si vous mettez la main sur le radiateur, elle devient rose immédiatement. De plus, la chaleur va activer la production de bile, permettant de nettoyer votre organisme. En pratique : Le geste de la bouillotte chaude est le plus humble que vous puissiez mettre en place. Il suffit d’une bouillotte et de l’eau à réutiliser à chaque application. Tous les soirs, placez une bouillotte chaude sur votre foie, après le repas. Laissez-la jusqu’à complète harmonisation. Vous constaterez en plus que tout votre corps se détend, que la digestion se passe mieux, et que vous vous endormez comme un bébé. Enveloppez toujours la bouillotte dans un linge afin de ne pas vous brûler!
4 – L’utilisation des plantes en soutien : Si vous tenez à prendre un complément de plantes, car psychologiquement cela vous inscrit dans une vraie phase de cure, préférez les hydrolats. Un hydrolat est l’eau, qui a servi à distiller des huiles essentielles. Au contact des végétaux dans la cuve et dans les tubulures, elle s’est chargée de molécules aromatiques à un pourcentage de 5% environ. Outre le fait que l’on peut donc les consommer oralement, elles auront pour vertu d’apporter des principes actifs avec beaucoup de délicatesse. La reine de l’hydrolat doudou est celle de Carotte Sauvage – Daucus Carota. Son pouvoir sera à la fois pour provoquer une détox modérée, mais aussi pour régénérer la cellule hépatique. Vous savez que le principe de la détox est de venir « agresser » le foie par des principes actifs lui demandant alors de répondre à cette agression en déclenchant le mécanisme d’élimination. Or on peut arriver à épuiser le foie, si on agit par des méthodes trop corrosives ou des complexes trop chargés en principes actifs. Encore une fois, si vous êtes suivi dans cette démarche, un bon naturopathe saura adapter votre détox à votre contexte de vie. Si vous menez cette démarche seul(e), préférez les actions douces pour ne pas vous retrouver épuisés en fin de course. Attention toutefois, l’hydrolat de Carotte sauvage peut être photosensibilisant.
Vous pouvez aussi utiliser l’hydrolat de romarin ou de Lédon du Groenland, qui auront pour vertu d’aider à nettoyer le pancréas. Il est conseillé de prendre une cuillère à soupe le soir au coucher, dans un peu de bonne eau (filtrée ou peu minéralisée), pendant 3 semaines. Quoi qu’il arrive, écoutez toujours votre corps. Si une diarrhée arrive passez sur une cuillère à café. On peut éliminer sans forcément que cela soit éprouvant physiquement. Observez toujours votre corps. N’achetez que les hydrolats comportant la mention AB, produit alimentaire, propre à la consommation par voie orale. Toutes celles comportant le label COSMEBIO sont totalement impropres à ce type d’utilisation. Rendez-vous en magasins ou sur des sites spécialisés. Conservez votre bouteille au frais une fois ouverte.
5 – La Relaxation psychologique : essentielle ! Évidemment, rien ne sert de pratiquer une détox de printemps, si elle n’est pas accompagnée d’un contexte serein. Vous savez que le foie accueille bon nombre de nos émotions fortes. La colère est son principal ennemi. Mais les pensées assassines ne sont pas là pour l’aider non plus. Vous savez ? Quand vous vous dites : « Mais quel nul je fais, ce n’est pas croyable ! ». Lorsque vous êtes dans une culpabilité constante aussi, il n’est pas content. Il doit gérer tout ce fiel, que vous vous assénez. Il absorbe aussi les colères des autres. Alors si vous le pouvez, prenez un peu de vacances, voir de distances. Allez-vous faire masser, offrez-vous une séance de cocooning dans un spa, au milieu des bains à bulle. Éteignez le téléphone. Prenez du temps quotidiennement pour vous aérer. Allez vous promener dans la nature. Un parc en ville est déjà une très belle alternative, où vous pouvez vous dégourdir tous les soirs en sortant du travail, ou entre midi et deux. Si vous le pouvez, testez une séance de sophrologie, et si le mental est agité, pratiquez la cohérence cardiaque. Cette technique de respiration simple (se fait par exemple avec l’application gratuite Respirelax) permet de mettre votre système nerveux en mode relaxation et élimination. Tous les moments que vous pourrez octroyer au repos des pensées et de l’âme seront les bienvenus. Pendant la détox de printemps, on la joue Slow Life, c’est important. Car rappelez-vous que votre corps ne peut pas tout faire en même temps. Il ne peut pas être stressé, et se nettoyer en même temps. Enfin, pensez à l’exercice physique! Une bonne détox remet les déchets en circulation. Le mouvement, la transpiration, sont donc indispensables pour envoyer ces déchets vers les filtres (foie, reins, peau..), afin de les évacuer.
Les 5 astuces précédentes peuvent se pratiquer sur 3 semaines. Essayer de caler 2 jours de journée végétale par semaine dans l’idéal, ou au moins de la pratiquer le soir.
N’oubliez pas que le corps va retrouver des voies de sortie et votre énergie va pousser les toxines et les toxiques vers l’extérieur. Il sera donc normal de voir fleurir des boutons sur le visage, d’avoir une sudation plus odorante, de se gratter, d’aller plus aux toilettes pour uriner ou éliminer.
Tous ces phénomènes sont normaux et preuves que le travail est en route. Mais ils ne doivent pas vous gâcher la vie. C’est pour cela que je vous conseille une détox de printemps douce.
Prenez soin de votre corps, ne lui faites pas la guerre, choyez-le.
Bonne détox de printemps à vous!
Prenez soin de vous!
Edwige Fajfer Naturopathe-Iridologue www.sonaturo.com