La candidose est un sujet important, évoqué fréquemment lors de la formation de naturopathe et en tant qu’école de naturopathie, l’IFNAT a inclus naturellement ce sujet à ses programmes d’études. Voici un bref résumé et une vulgarisation accessible au plus grand nombre.
Les origines.
Tout d’abord, quand on parle de candidose, on parle d’une levure appelée Candida Albicans.
Qu’est ce que le candida albicans ?
Le candida albicans est une levure que l’on retrouve dans les muqueuses de la quasi totalité des êtres humains. En temps normal, on dit que cette levure est commensal saprophyte, c’est à dire qu’elle vit et se nourrit au niveau de l’organisme sans causer de symptômes ni de maladies.
Les complications
Les complications les plus fréquentes, et souvent les plus bénignes, se retrouvent au niveau de la peau et des muqueuses. Elles peuvent se produire aussi bien chez des sujets sains que chez des individus immunodéprimés. Elles sont principalement dues à des modifications de l’hydratation, du pH, des concentrations de nutriments ou de l’environnement microbien de la peau et des muqueuses.
Dans les formes chroniques ou récidivantes, La recherche a mis en évidence un facteur génétique.
Quelles zones concernées ?
Les candidoses cutanées se développent dans les zones de transpiration, comme l’aine, les aisselles, entre les doigts ou les orteils, et sur les endroits brûlés ou écorchés.
Les Candida peuvent également infecter différentes muqueuses : la cavité buccale, la muqueuse vaginale et l’œsophage.
L’une des candidoses les plus connues touchant la cavité buccale est le muguet qui affecte fréquemment le nouveau-né (photo) les patients traités par antibiotiques à large spectre et les personnes immunodéprimées, surtout celles atteintes du sida.
Les candidoses génitales ou vulvo-vaginites sont également fréquentes et dues dans 80% des cas à l’espèce Candida albicans. Elles ne sont pas considérées comme des maladies sexuellement transmissibles et peuvent être le signe d’un diabète. Les causes de récidives sont nombreuses : les médicaments (cures répétées d’antibiotiques), les œstrogènes, les corticoïdes et immunosuppresseurs, la contraception par stérilet ou diaphragme.
L’infection systémique :
Il existe un autre type d’infection, beaucoup plus grave cette fois, que l’on appelle systémique, c’est à dire que le candida va passer dans le sang.
Ce type d’infection a considérablement augmenté ces 10 dernières années, si on en croit l’Institut Pasteur.
Cette contamination est souvent d’origine nosocomiale et en rapport avec la pose de cathéters chez des patients à risques : Chimiotherapie, VIH, Réanimation, antibiothérapie ou corticothérapie de longues durées.
Il s’agit là d’une urgence médicale bien connue, dont le taux de mortalité chez les personnes fragiles avoisine les 40%
La prolifération digestive, dont nous allons parler en détail un peu plus loin.
Reconnaître la candidose :
Concernant la peau ou les muqueuses, un simple examen visuels réalisé par un professionnel peut suffire à identifier l’affection fongique par cette levure.
Un prélèvement et une mise en culture peuvent également être réalisés en cas de doute.
Mais revenons à la partie digestive car là les choses se compliquent un peu.
La suspicion provient souvent d’un tableau clinique, avec le cumul de plusieurs symptômes qui peuvent être :
Directement digestifs : Avec des diarrhées, de la constipation, ou une alternance des deux, le syndrome du colon irritable, des ballonnements et des gaz, des spasmes, des crampes, une langue chargée et une mauvaise haleine malgré une bonne hygiène bucco-dentaire .
Neurologiques : En cas de candidose digestive, les personnes rapportent souvent les symptômes suivants : Fatigue, Dépression Humeur fluctuante, maux de têtes, sentiment d’avoir la tête dans le brouillard, perte de mémoire, anxiété, narcolepsie (c’est à dire le fait de devoir dormir en pleine journée, et à contrario on retrouve souvent des insomnies nocturnes, et un dernier points très important et très souvent rapporté, c’est une attirance, on pourrait même parler de pulsions, pour les sucres.
Et enfin certains symptômes propres aux femmes : Cystites, vulvo-vaginites, dysménorrhée (c’est à dire) qui peut être aussi liée à une hypothyroïdie, la perte de libido, probablement l’endométriose mais aussi l’infertilité
Au delà du recueil des symptômes, plusieurs tests sont disponibles, avec plus ou moins de fiabilité.
Parmi eux, on retrouve la recherche d’anticorps anti candida, test aussi appelé Candida 5, l’analyse de selles, ce que l’on appelle la coproculture, mais malheureusement cet examen reste peu fiable car la culture des levures n’est pas aisée. De plus, le candida étant naturellement présent dans le système digestif, sa présence dans l’analyse de selles n’est pas un très bon indicateur quant à une éventuelle prolifération.
Ensuite nous avons les analyses urinaires, un peu plus fiables, avec notamment le dosage des Métabolites Organiques urinaires que proposent certains laboratoires d’analyses. Certains seraient spécifiques de la candidose, comme le D Arabinitol, l’Arabinose ou encore le Tartarate.
Enfin, vous risquez d’entendre parler d’un test qui consiste à mettre de la salive dans un verre d’eau le matin à jeun, afin d’observer d’éventuels filaments descendre dans le verre. Si ce test est un indicateur intéressant, il ne suffit pas à lui seul à poser la confirmation d’une candidose digestive.
L’approche naturopathique :
Je ne vais pas m’étendre sur l’arsenal chimique des antimycosiques puisque ce blog traite de naturopathie, alors je vous propose de nous concentrer sur les sur traitements naturels efficaces dans le cadre de la candidose.
Une fois le diagnostic posé, une approche naturelle pourra être mis en place par votre naturopathe. Pour cela, il pourra s’appuyer sur les antimycosiques naturels suivants :
– Extrait de pépins de pamplemousse
– La Lactoferrine, c’est à dire la protéine de petit lait
– L’acide undécylénique, extrait de l’huile de Ricin
– L’acide caprylique extrait de la noix de coco
– Une plante que l’on appelle le Sceau d’Or
– Le Lapacho, ou Pau d’Arco
– Le Noyer noir
– Certaines huiles essentielles comme L’Origan (Oreganum Vulgare), le Thym (Thymus Vulgaris) et l’Arbre à Thé ou Tea Tree (Melaleuca Alternifolia)
Une petite parenthèse concernant l’usage des huiles essentielles en voie interne, celle-ci peut présenter des dangers en cas de surdosage, que ce soit pour le foie ou pour la muqueuse de l’intestin grêle, aussi je vous recommande de ne pas vous lancer seul dans leur utilisation.
Prenez soins de vous
Anthony Micheau
Naturopathe